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toujours identique à lui-même, sans s’altérer en rien par les changements de température ou par l’action de l’air.

Cependant vers 1852, les notabilités scientifiques et militaires de la France et de l’Angleterre, s’étant prononcées, ainsi que nous l’avons déjà dit, contre l’emploi du fulmi-coton dans les armes à feu, la commission autrichienne, après quelques hésitations, finit par se ranger au même avis.

En dépit de cette première condamnation, une nouvelle commission reprit les mêmes travaux, en 1853, sous la présidence du chevalier de Hauslab. Une batterie de pièces de 12, appropriée à l’usage du fulmi-coton, fut construite.

En 1855, l’artillerie autrichienne possédait cinq batteries à fulmi-coton, complètement équipées et prêtes à entrer en campagne. Toutefois, par suite de la timidité des commissions, ou par toute autre cause, aucun de ces canons ne fut envoyé en Lombardie, au moment de la campagne de 1859.

La supériorité écrasante que l’artillerie rayée française manifesta pendant cette campagne, vint donner quelque émulation aux officiers autrichiens, et l’on reprit, en toute hâte, les études du système Lenk. Trois batteries complètes, avec leurs munitions et leurs hommes, allaient être envoyées dans la Lombardie, lorsque la paix de Villafranca les fit rentrer dans les arsenaux.

Plus tard, l’efficacité de la rayure étant reconnue comme bien évidente, le baron Lenk, devenu major-général, imagina un système vraiment admirable par sa simplicité, et dans lequel on supprime presque entièrement le vent du projectile, qui est plus nuisible dans les pièces à fulmi-coton que dans les canons ordinaires.

La bouche de la pièce (fig. 321) montre le système particulier de rayure de ces bouches à feu, dont nous allons dire l’utilité.

Fig. 321. — Rayure de la pièce autrichienne à fulmi-coton.

Le corps de l’âme est une spirale, présentant trois rayures. Si nous ne considérons qu’une des rayures, le flanc de droite est le flanc de chargement : c’est celui sur lequel s’appuie l’ailette du projectile quand on le charge ; le flanc de gauche est celui au contact duquel vient l’ailette quand le projectile sort de l’âme.

La forme du projectile, qu’il faut connaître pour l’intelligence de la méthode, est moulée sur celle de l’âme. La partie supérieure de la figure 322 montre son élévation ; la partie inférieure, raccordée à la première par des traits, en est la coupe.

Fig. 322 et 323. — Obus de la pièce autrichienne à fulmi-coton et fusée de cet obus.

Le contour du projectile porte trois ailettes, A, B, G, pour correspondre aux trois