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plus facile, mais elle ne suppléait pas entièrement aux effets de l’obus.

C’est en 1747, au siége de Berg-op-Zoom, que le tir des bombes à un seul feu fut mis en pratique pour la première fois. Ce progrès capital fut réalisé dans l’artillerie française, que commandait alors le maréchal de camp Florent de Vallière.

Cet homme de guerre éminent, qui assista, dit-on, à soixante siéges et à dix grandes batailles, et qui eut le mérite de réorganiser toute l’artillerie française, sous Louis XIV, ne paraît pas, cependant, avoir compris immédiatement toute l’importance du tir de la bombe à un seul feu. Quelques années plus tard, en effet, le commissaire de l’artillerie, Leduc, faisait paraître un mémoire dans lequel la question était présentée comme toute nouvelle. Leduc annonçait qu’il était parvenu à tirer des obus à un seul feu, et qu’il avait imaginé d’appliquer le même système au tir des bombes. Dans une série d’expériences qu’il avait faites à Strasbourg, il avait supprimé la terre humide que l’on tassait dans la chambre à feu et autour du projectile, et les résultats de cette innovation avaient été concluants. Leduc eut donc, sinon la gloire d’avoir découvert le tir de la bombe à un feu, au moins le mérite de la propager. De Vallière réclama alors la priorité de cette méthode ; mais il avouait, par cela même, qu’il en avait méconnu les avantages, puisque, après l’avoir expérimentée, il n’avait pas continué d’en faire usage.

Entre 1732 et 1745, l’artillerie française fut entièrement réformée, sous la direction du maréchal de camp Florent de Vallière. De nouveaux calibres furent établis. Sur les indications de Vallière, toute l’artillerie fut refondue d’après le système qui porte son nom.

Les calibres furent réduits à cinq : ceux de 24, de 16, de 12, de 8 et de 4. Deux calibres furent affectés aux mortiers : ceux de 12 pouces de diamètre et de 8 pouces 3 lignes de diamètre. On admit enfin des pierriers de 13 pouces.

Les dimensions et les épaisseurs des différentes parties de la pièce, ainsi que celles de l’affût, furent rigoureusement fixées, et rendues obligatoires pour tout le royaume. On alla jusqu’à définir les dimensions des ornements et des moulures.

Fig. 275 et 276. — Canon de 24 de l’artillerie de Louis XIV (système de Vallière).

Nous donnons (fig. 275) le dessin du canon de 24 qui suffira pour faire comprendre le système De Vallière.

Les canons étaient en bronze. Ils étaient pourvus d’anses et de boutons de culasse ;