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troduisit en France, à la suite de la guerre des Pays-Bas,

La deuxième manière consiste à tourner la fusée du côté de la charge du mortier, pour que l’inflammation se communique d’un seul coup, et à la charge du mortier et à la fusée de la bombe. La situation relative de la bombe dans le mortier et de la fusée dans l’intérieur de la bombe, est indiquée en coupe, dans la figure 252.

La difficulté consistait à trouver pour la fusée une composition suffisamment inflammable, pour qu’elle prît feu au moment de l’explosion de la poudre, et qu’elle brûlât pourtant avec assez de lenteur, pour que la bombe, lancée hors de la bouche à feu, n’éclatât pas avant d’arriver au but.

Fig. 253. — Deux fusées à bombe.

Senfftenberg donne les dessins de plusieurs fusées. La figure 253 donne l’idée exacte de cette fusée. C’est un tube de fer, destiné à être rempli de la matière inflammable, muni d’un arrêt coiffant l’ouverture de la bombe, et percé, à sa partie inférieure, d’une quantité de petits trous, pour communiquer le feu à la poudre de l’intérieur de la bombe. Les fusées qui servaient à tirer à deux feux dépassaient davantage l’ouverture de la bombe, afin que l’artilleur eût plus de facilité pour allumer. La partie extérieure de ces fusées est couverte par un manchon de bois. Ce manchon servait plutôt à garantir des chocs le bec de la fusée qu’à empêcher, suivant l’intention de Senfftenberg, que la chaleur de la combustion de la fusée n’allumât trop tôt la poudre intérieure.

Un des inconvénients du tir à deux feux, dit Senfftenberg, est de donner, quand on allume la fusée, un jet de flamme, lequel, surtout de nuit, indique à l’ennemi le lieu où se trouvent les artilleurs, et le point sur lequel il doit diriger ses boulets. L’auteur indique la composition d’une mèche à placer dans la fusée. Elle doit être tissée avec du lin, du chanvre ou du coton ; on la plonge en premier lieu dans une dissolution bouillante de salpêtre, puis dans un mélange de salpêtre et de soufre. Il faut que la mèche fasse un peu corps avec le tuyau, pour que la violence de l’explosion de la charge du mortier ne la dérange pas de sa place.

On n’adapte pas, dit Senfftenberg, de mèche aux tuyaux de bombes qui se tirent à un seul feu ; mais cet écrivain ne semble pas connaître de composition propre à ces fusées, puisqu’il n’en indique aucune.

Voici les dessins donnés par le même auteur, de quelques bombes, sphériques ou ovales, se tirant par l’une ou l’autre méthode.

Fig. 254. — Bombe ovalaire.

La fusée est partout retenue aux deux pôles de la bombe ; elle traverse la partie inférieure, et est fixée en ce point, par un écrou.

Plusieurs de ces bombes sont traversées par d’autres axes pleins, qui ont pour but d’augmenter la résistance à l’explosion et de dé-