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Fig. 154. — Moulin à poudre et sa roue hydraulique.


pleins du mélange destiné à former la poudre. La roue A, mue par une chute d’eau, fait tourner l’axe de la roue B ; cette dernière roue soulève la came C, par le petit disque plein, D, ce qui fait continuellement élever et retomber le pilon dans le mortier rempli de mélange. Chaque roue fait mouvoir deux pilons, comme le montre la figure 154.

La poudrerie d’Angoulême possède sept moulins, faisant fonctionner chacun douze pilons, disposés en deux rangées. Chaque pilon fabrique 10 kilogrammes de poudre par jour, ce qui donne par 24 heures un total de 840 kilogrammes de poudre.

Les proportions de salpêtre, de charbon et de soufre, sont les suivantes pour chaque mortier : 1kil,25 de charbon, et autant de soufre, auxquels on ajoute 1 kilogramme d’eau. On mélange à la main les deux substances, pendant cinq minutes ; puis on les transvase dans un boisseau, et on y ajoute 7 kilogrammes et demi de salpêtre tamisé. Ce mélange est placé dans le mortier. La charge de chaque mortier est ainsi de 11 kilogrammes.

On commence par battre doucement le tout, de manière à ne donner que 30 à 40 coups de pilon par minute ; puis on augmente la vitesse de la roue hydraulique, jusqu’à donner 55 à 60 coups de pilon par minute. On transvase d’heure en heure, le mélange, dans d’autres mortiers, et l’on continue ainsi pendant onze heures, en ajoutant fréquemment de l’eau.

On appelle galette le mélange de ces substances ainsi battues.

Le rechange a pour but de faciliter le mélange et d’empêcher que la galette n’adhère trop fortement au fond du mortier ; car, sous l’action du pilon, elle pourrait y prendre un échauffement dangereux.

Les galettes retirées des mortiers sont abandonnées, pendant deux ou trois jours, à l’air libre, pour les faire sécher.