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dissements microscopiques. L’application aux objectifs de la loi des foyers conjugués donnant lieu à des déformations et à des fautes de perspective déjà choquantes dans les épreuves ordinaires, on ne pouvait y songer pour ces agrandissements. M. Bertsch appliqua le principe du foyer principal, en vertu duquel les images sont rigoureusement en perspective. Pour cela, il a imaginé une toute petite chambre noire, d’un décimètre de côté, dont l’objectif invariable est au point pour toutes les distances, à partir de 7 ou 8 pas de vis. On n’a donc qu’à la placer devant la scène à reproduire, pour que tous les plans soient rendus en proportion mathématique sur la glace sensible. On obtient ainsi un petit type de 6 centimètres de côté, sans aucune déformation, avec les premiers plans et les horizons bien nets et en perspective. Dans ces conditions, cette épreuve supporte de forts agrandissements.

Placés dans le mégascope de M. Bertsch, qui n’admet que des rayons parallèles (voir la figure 80, page 123), ces types donnent directement sur papier, en quelques secondes, des épreuves positives, qui peuvent atteindre les dimensions d’un mètre. Leur régularité est telle que les peintres n’ont qu’à les décalquer pour avoir des paysages, des monuments, des intérieurs bien mis en place pour tous les plans. C’est par cette méthode qu’a été fait le Panorama de la bataille Solférino, qui épargna dix-huit mois d’un travail de perspective ingrat et pénible.

Après ces considérations générales, nous donnerons la description du microscope héliographique de M. Bertsch, que représente la figure 108.

Fig. 108. — Microscope héliographique de M. Bertsch.

La plaque AB est fixée au volet d’une fenêtre. Le prisme réflecteur, CD, placé au dehors, produit l’effet du miroir-plan dans le microscope solaire ordinaire : il envoie un faisceau de rayons lumineux parallèles, dans l’intérieur de l’appareil. À l’intérieur du tube EF, se trouve le système optique dont nous avons expliqué plus haut le rôle et l’utilité. Cet appareil est ensuite placé devant une chambre noire, installée sur un pied solide. Cette chambre noire est sans objectifs, mais munie de son châssis à glace. Elle porte à sa partie antérieure, une ouverture circulaire, dont on réduit le diamètre au champ de lumière suffisant pour que l’objet à reproduire y soit contenu. Au moyen de deux boutons qui font marcher le mouvement du prisme réflecteur CD, on amène les rayons solaires dans l’axe du microscope EF. L’image agrandie formée par le jeu des lentilles du microscope G, est reçue sur la glace collodionnée de la chambre obscure qui fait suite à l’instrument représenté par la figure 108, et l’on obtient instantanément, sur cette glace collodionnée, des clichés remarquables par leur éclat et leur netteté.

Le faible volume de cet instrument et la simplicité de son mécanisme permettent de le manœuvrer sans peine.