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Fig. 107. — La photographie dans l’armée française (page 163).


qui reçut le nom de tachygoniomètre, était volumineux et embarrassant ; il fallait dessiner la perspective au crayon, sur une glace gommée, ce qui prenait beaucoup de temps. La rapidité que l’on croyait obtenir avec cet appareil n’ayant pu être réalisée, le tachygoniomètre ne reçut que fort peu d’emploi. Plus tard, la découverte de la chambre claire permit de diminuer le volume de l’appareil ; aussi ce problème fut-il repris par plusieurs ingénieurs, et de nos jours notamment par M. Laussedat, commandant du génie à l’École polytechnique, qui obtint de bons résultats en combinant d’une manière ingénieuse la chambre claire avec la planchette. Mais M. Laussedat n’appliqua ce principe qu’à la levée expéditive des plans pour les opérations militaires.

La découverte de la photographie, qui permet de relever en un très-court espace de temps, de grandes étendues de terrains, est enfin venue apporter l’élément de rapidité qui avait fait défaut jusqu’ici pour la levée des plans. Cependant, malgré les promesses de la théorie, la pratique a rencontré de grandes difficultés pour cette application de la photographie aux opérations géodésiques. On sait que les parties de l’image de la chambre obscure qui sont situées sur les bords de l’objectif, éprouvent toujours des déformations qui amènent de grandes inexactitudes quand on fait embrasser plus d’une dizaine de degrés au champ de l’instrument. Cette difficulté avait arrêté les opérateurs, et amené l’abandon de tout procédé de ce genre ; M. Chevallier a eu le mérite d’en triompher. Son appareil permet de relever avec la plus grande exactitude les points situés sur presque toute l’étendue de l’horizon, en conservant à ce relevé toute sa précision géométrique.