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but que de simplifier et d’accélérer les opérations. Nous n’avons donc à parler que de l’objectif et de la chambre noire.

L’objectif est une lentille convergente, enchâssée à l’extrémité d’un tube de cuivre. Cette lentille a pour effet de produire l’image renversée et réduite des objets extérieurs, sur un écran de verre dépoli, disposé au foyer de la lentille. La chambre noire sert à défendre l’écran intérieur de la lumière du dehors, et à permettre à l’opérateur d’apercevoir facilement cette image.

La grandeur de l’image dépend évidemment de la grandeur de la lentille, et des distances relatives des différentes parties de la lentille et du modèle. Il est donc important de faire choix d’un objectif approprié à la grandeur de l’image que l’on désire former, et de disposer les différentes parties de l’appareil, de façon à obtenir cette grandeur, enfin de placer le modèle à une distance convenable, pour arriver à une netteté parfaite dans l’image.

La figure 54 représente les tuyaux de deux objectifs adaptés à une chambre noire. Le tuyau porteur de l’objectif peut avancer ou reculer, grâce à une crémaillère mue par un bouton ; ce qui permet d’arriver assez vite à donner à l’image la plus grande netteté désirable, en la plaçant bien au foyer de l’instrument.

Fig. 54. — Tuyaux porteurs des objectifs d’une chambre noire.

Cette dernière opération se nomme mise au point, dénomination parfaitement juste, car il n’y a qu’un seul point auquel l’image présente une netteté parfaite ; et c’est ce point ou foyer, que l’on recherche par tâtonnement, en déplaçant graduellement l’objectif ou le verre dépoli, de la chambre obscure, au lieu de changer la position du modèle.

On distingue deux sortes d’objectifs : l’objectif simple et l’objectif double. Le premier, malgré ce que pourrait faire croire son nom, est formé de deux lentilles juxtaposées, l’une concave et l’autre convexe, la partie saillante de cette dernière s’emboîtant exactement dans le creux de la première, ce qui ne fait, en réalité, qu’une lentille et ce qui permet de conserver le terme d’objectif simple. L’emploi de deux lentilles accolées, l’une concave, l’autre convexe, mais faites de deux espèces de verres différents, de crown et de flint, a pour but de rendre le système achromatique, c’est-à-dire d’empêcher la coloration de l’image sur les bords. Cette coloration est due, comme on le sait, à la sphéricité imparfaite de la lentille convergente, défaut qui fait que les rayons qui constituent la lumière blanche ne vont pas tous converger au même point.

L’objectif simple a l’inconvénient d’exiger une très-grande distance entre l’appareil photographique et le modèle ; aussi n’est-il employé que pour les reproductions de paysages et de monuments, en un mot des objets pour lesquels la distance n’altère en rien la netteté de l’image.

Fig. 55. — Objectif double.

L’objectif double découvert par Charles Chevallier, se compose du système précédent, auquel on en joint un second formé par la réunion d’une lentille convergente et