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Fig. 346. — La grande pile de Wollaston, construite pour Davy, en 1807, à l’Institution royale de Londres (page 671).

On raconte que Wollaston ayant rencontré un soir, dans une rue de Londres, un de ses amis, tira de sa poche un dé à coudre, en cuivre, et s’en servit pour construire une pile microscopique reproduisant les effets de la gigantesque batterie de Children. Pour cela, il enleva le fond du dé, l’aplatit avec une pierre, de manière à rapprocher les deux surfaces internes à deux lignes environ l’une de l’autre, ensuite il plaça entre les deux surfaces de cuivre une petite lame de zinc qui n’était en contact ni avec l’une ni avec l’autre des parois de cuivre, grâce à l’interposition d’un peu de cire à cacheter. Il plaça ce petit couple ainsi préparé dans un godet de verre, préalablement rempli avec le contenu d’une petite fiole d’eau, acidulée avec de l’acide sulfurique. Réunissant extérieurement la lame de zinc et son enveloppe de cuivre au moyen d’un fil de platine, il fit rougir aussitôt ce fil par l’électricité développée dans cette petite pile. Les dimensions de ce fil de platine étaient excessivement petites ; il avait seulement un trente-millième de pouce de diamètre et un trentième de pouce de longueur[1].

En raison de ses dimensions exiguës, ce fil de platine pouvait être non-seulement rougi, mais fondu par cette petite batterie. Aussi l’ami de Wollaston, témoin de cette expérience, put-il allumer sur-le-champ de l’amadou à ce fil rougi.

Dans cette petite batterie de Wollaston, le cuivre enveloppait de toutes parts la lame de zinc, c’est-à-dire que l’élément négatif était

  1. C’est à Wollaston que l’on doit l’ingénieux procédé qui sert à obtenir des fils d’or et de platine d’une microscopique ténuité.