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Fig. 323. — Joseph Banks lit devant la Société royale de Londres la lettre de Volta annonçant la découverte de la pile électrique (avril 1800).


électro-motrice, dans les idées de Volta. La seule diminution qu’il veuille reconnaître dans l’intensité des effets de cet instrument, maintenu quelque temps en activité, est celle qui est déterminée par la dessiccation des rondelles de drap mouillé. Encore assure-t-il avoir porté remède à cette cause d’affaiblissement, en encaissant la colonne de disques dans une couche de résine, de manière à empêcher l’évaporation du liquide qui imbibe les rondelles de drap.

Mais dans sa Lettre à Joseph Banks, Volta nous fait aussi connaître l’appareil à couronne de tasses. Or, avec cette disposition de l’instrument, la diminution graduelle de l’intensité électrique se manifeste tout aussi bien que dans l’appareil à colonne, et ici l’évaporation du liquide ne peut être invoquée. Comment donc Volta ne fut-il pas frappé de cet affaiblissement de la pile que l’on observe après un certain temps d’activité ; et comment ne fut-il pas conduit à chercher la cause de cette décroissance ?

Volta n’avait rien dit de l’altération profonde que subit l’un des métaux du couple. Il n’avait pas remarqué les efflorescences salines qui se forment autour des disques métalliques, et qui consistent en sulfate de zinc, provenant de la dissolution du métal par l’eau acidulée. Dans une pile qui a servi quelque temps, toutes les plaques de zinc sont usées et ont perdu de leur masse, par suite de la dissolution d’une partie de ce métal dans l’eau acidulée ; les plaques de cuivre restent, au contraire, inattaquées et conservent leur masse primitive. Comment Volta ne fut-il