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l’on fait communiquer le conducteur avec le pied de cette croix. Cette croix fait alors l’office de tige, ce qui n’a point d’inconvénient, en raison de la grande hauteur de l’édifice par rapport aux constructions qui l’environnent.

Magasins à poudre. — On a jugé qu’il serait imprudent de faire passer le conducteur dans l’intérieur d’un bâtiment servant à emmagasiner la poudre. Une solution de continuité dans ce conducteur, accident dont on ne peut toujours répondre, suffit pour donner des étincelles électriques entre les bouts disjoints du conducteur ; et une étincelle, si faible qu’elle soit, pourrait enflammer le pulvérin qui flotte souvent dans l’intérieur d’un magasin à poudre. C’est donc à l’extérieur de ces bâtiments que l’on place les paratonnerres, au-dessus d’un mât, qui en est éloigné de 1 à 2 mètres.

Il est bon, dans ce cas particulier, d’aller au delà des précautions habituelles et de multiplier le nombre des paratonnerres.

Monuments dans la construction desquels il entre de grandes masses de métal. — Lorsque de grandes quantités de pièces métalliques sont entrées dans la construction d’un édifice, quand le fer, le zinc ou la fonte ont été largement employés pour les toitures, les charpentes, le tablier des plafonds, les tirants de consolidation, etc., il faut mettre toutes ces masses en communication avec le conducteur du paratonnerre. Pour établir ces communications, des barres de fer de 8 millimètres de section suffisent amplement.

Si le monument occupe une grande étendue, et qu’on doive le munir de plusieurs paratonnerres, il faut, de plus, faire communiquer tous les paratonnerres entre eux. En un mot, il faut rendre toutes les parties métalliques de l’édifice, solidaires les unes des autres. Il est bon, enfin, d’employer des conducteurs d’une très-large section, afin que l’électricité trouve toujours et partout un écoulement prompt et facile.

Fig. 310. — Un paratonnerre de navire français.

Vaisseaux. — Le cuivre rouge a une grande supériorité sur le fer et le laiton, dont on fait trop souvent usage pour composer le câble formant le conducteur du paratonnerre, le cuivre est moins altérable sous l’influence des agents atmosphériques, et surtout comme il conduit trois fois plus facilement l’électricité que le fer, il peut être employé avec une section trois fois plus petite qu’un conducteur de fer. Dans le rapport de M. Pouillet, on conseille donc l’emploi exclusif des câbles de cuivre rouge, pour former les chaînes conductrices des paratonnerres de navires. Ces