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Fig. 280. — La tour Saint-Marc, à Venise, frappée et endommagée par le feu du ciel, le 23 avril 1745 (page 570).


après un orage accompagné de vent, de pluie et de fréquents tonnerres, un grand nombre de personnes virent un trait de feu serpentant venir frapper l’extrémité du paratonnerre désarmé de sa pointe, l’instrument le conduisit en silence jusque dans la terre, sans qu’il occasionnât le moindre dommage à l’édifice.

Ainsi la physique fit dans ce cas l’épreuve que tous les gouvernements prescrivent pour s’assurer d’avance de la résistance des bouches à feu et de celle des machines à vapeur. La pointe fut placée ensuite sur la tige du paratonnerre, pour compléter l’instrument[1].

Le château royal de Turin, la Valentina, qui avait souvent été frappé du tonnerre, s’en trouva entièrement à l’abri dès qu’il fut armé d’un paratonnerre par Beccaria.

En 1783, la foudre fit beaucoup de ravages dans toute l’Italie ; mais à Gênes, où l’on avait élevé un grand nombre de paratonnerres, elle ne fit presque aucun mal, et, selon la remarque de Landriani, elle ne frappa que deux ou trois maisons assez éloignées de ces conducteurs.

Arnolsini a remarqué que la foudre ne tomba point dans l’été de 1783, à Lucques, où il avait introduit, le premier, l’usage des paratonnerres, bien qu’elle fît de grands ravages, pendant le même temps, dans toute l’Italie.

Aux environs de Bologne, elle tomba très-souvent et tua quatre personnes. Néanmoins elle respecta le palais de Saint-Marin et deux édifices de Lucques armés de conducteurs, qui, avant cette époque, avaient souvent été foudroyés.

Schinttz, secrétaire de l’Académie de Zurich, ville dans laquelle on avait élevé un grand nombre de paratonnerres, a également

  1. Bertholon, De l’électricité des météores, in-8o, t. I, p. 206.