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par le perfectionnement des instruments qu’elles mettent en œuvre.

La machine de Boze se répandit très-promptement en Allemagne ; elle revêtit diverses formes entre les mains des physiciens. Wolfius fit construire à Leipzig, par le célèbre mécanicien Leupold, une machine qui ne différait seulement de l’appareil primitif de Hauksbee qu’en ce que le globe de verre tournait verticalement, au lieu d’être placé horizontalement.

Haüsen, professeur à Leipzig, construisit une machine peu différente de celle de Wolfius. Nous représentons (fig. 229, page 447) cette machine électrique d’après un ouvrage de cette époque, Expériences et observations sur l’électricité, de Guillaume Watson[1]. Dans cette machine, que Watson appelle machine à électricité dans le goût de celle de M. Hauskbee, à Londres et de M. Haüsen, à Leipzig, on voit un jeune clerc, ou abbé, tourner la roue qui imprime à un globe de verre, un mouvement de rotation. Le frottement du verre contre la main développe, à la surface du globe, de l’électricité vitrée ; tandis que l’électricité résineuse passe, de la main, à travers le corps de la dame, et se perd dans la terre. Un personnage suspendu en l’air par des cordes de soie qui l’isolent, joue le rôle de conducteur, selon le système primitif de Boze. L’électricité développée à la surface du globe est recueillie par ses pieds, et, le traversant tout entier, passe par l’extrémité de sa main droite dans le corps de la jeune fille, qui est placée elle-même sur un bloc de résine faisant l’office de tabouret isolant. Celle-ci, tenant le jeune homme de la main gauche, attire avec sa main droite, des feuilles d’or légères, placées sur un guéridon isolant. On voit que l’électricité a passé à travers le jeune couple, comme à travers une chaîne conductrice, du globe de verre jusqu’aux feuilles d’or[2].

Watson donne encore la figure suivante, qu’il accompagne de cette légende :

Fig. 230. — Machine électrique à globe de verre.

« Autre machine à électricité fort usitée en Hollande, et principalement à Amsterdam. L’homme B tourne la roue ; le globe de verre C est frotté par la main de la personne D. EE est un tuyau de fer-blanc, une barre de fer ou un canon de fusil qui repose sur des cordons de soie, montés sur un guéridon ou support F. »

Dans les figures qui précèdent, c’est toujours la main qui sert, en frottant le globe, à dégager l’électricité. Winckler, professeur de langues grecque et latine à l’université de Leipzig, modifia ces machines, en substituant un coussin, à la main de l’expérimentateur. Il changea aussi le mécanisme destiné à imprimer la rotation au globe de verre, en adoptant pour cet usage, l’archet du tourneur en bois.

Winckler expose en ces termes comment il fut amené à perfectionner de cette manière la machine électrique de Boze et de Haüsen :

  1. Ces Expériences et Observations de Watson forment la seconde partie de la collection publiée à Paris, en 1748, sous ce titre : Recueil de traités sur l’électricité, traduits de l’allemand et de l’anglais. 1 vol. in-12.
  2. Expériences et observations de Watson, p. 138, pl. 2, fig. 1, dans le Recueil de traités sur l’électricité, traduits de l’allemand et de l’anglais.