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Fig. 194. — Sonnette d’alarme des voitures du chemin de fer du Nord.

En réunissant la circulation des deux entreprises, on a un chiffre de 20 morts et de 238 blessés sur 7 109 276 voyageurs, c’est-à-dire :

1 mort sur 355 453 voyageurs.

1 blessé sur 29 871          

Voyons maintenant le nombre des accidents constatés sur les chemins de fer.

De l’année 1835 à l’année 1856, sur 224 345 769 voyageurs transportés, on a constaté que, par le fait de l’exploitation, il avait péri 111 voyageurs, et que 402 avaient été blessés. (On comprend dans ce chiffre les accidents de Fampoux et de la rive gauche de Versailles.) Ce qui conduit à ce résultat pour les voyageurs en chemin de fer :

1 mort sur 2 021 133 voyageurs.

1 blessé sur 558 071          

Nous avons dit que, pour les voyages en diligence, le rapport était de :

1 blessé sur 29 871 voyageurs.

1 mort sur 335 453          

D’où il résulte que l’on a 18 fois plus de chances d’être blessé et 5 fois plus de chances d’être tué en se confiant à la meilleure des diligences françaises, que si l’on monte dans l’un quelconque de nos chemins de fer.

Il est donc de toute évidence que, dans nos moyens de transport actuels, les dangers sont dans l’usage de voitures traînées par des chevaux, et que la véritable sécurité nous est garantie par les voies ferrées.

Une remarque importante à faire sur les résultats statistiques qui viennent d’être rapportés, et qui établissent qu’il n’y a en France qu’un voyageur de blessé sur plus de 2 millions de personnes transportées, c’est que cette statistique comprend les accidents de Versailles et de Fampoux. Ce sont ces deux accidents qui élèvent de beaucoup le chiffre de la mortalité. En effet, 64 voyageurs ont été tués dans ces deux accidents, ce qui charge considérablement le chiffre de cette mortalité. Si cette statistique partait d’une époque postérieure à ces deux funestes événements, ce rapport serait réduit de plus de moitié, et l’on trou-