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refoule de l’eau dans la chaudière, afin d’y remplacer, à chaque instant, celle qui disparaît constamment sous forme de vapeur. Toute la disposition mécanique de la pompe alimentaire est facile à reconnaître sur la figure 154. M représente le tuyau de cette petite pompe, qui est fixé à l’extrémité de la tige du piston, et en reçoit son mouvement de va-et-vient. Un petit piston placé dans l’intérieur du corps de pompe M, aspire, à l’aide du tuyau O, l’eau du tender. Refoulée dans le tuyau MP, cette eau s’introduit dans la chaudière, pour y remplacer celle qui s’échappe sans cesse dans l’atmosphère à l’état de vapeur.

Le tuyau OO, vient aboutir au tender, auquel il se trouve lié par un genou ou tuyau flexible.

Un niveau d’eau formé d’un tube de verre disposé verticalement et communiquant avec l’intérieur de la chaudière, se trouve sous les yeux du mécanicien, qui peut ainsi s’assurer à chaque instant de la quantité d’eau contenue dans le générateur. Lorsque ce niveau vient à baisser, le mécanicien ouvre un robinet placé sur le trajet du tube O ; l’eau du tender est aussitôt aspirée par les pompes. Si la quantité du liquide introduit est suffisante, il ferme le même robinet, et arrête ainsi l’entrée de l’eau dans la chaudière.

Passons à la description du tender (fig. 155).

Le tender n’est autre chose, qu’un wagon d’approvisionnement ; il porte l’eau et le coke nécessaires à l’alimentation de la machine pendant un certain temps. Monté, comme la locomotive, sur un châssis et sur des ressorts, il se divise en plusieurs compartiments. Un réservoir de tôle C, rempli d’eau, entoure en forme de fer de cheval, un espace intérieur, dans lequel le coke est accumulé, pour être à la disposition du chauffeur. De cette façon, le poids total se répartit aussi également que possible sur les essieux. La contenance de la caisse à eau varie de 5 000 à 8 000 litres.

La quantité de combustible que doit porter le tender complétement chargé, varie entre 1 000 et 3 000 kilogrammes de coke ou de houille. Comme cette charge diminue nécessairement pendant le voyage, on la renouvelle de temps à autre, aux stations.

Pour introduire l’eau dans la caisse, on emploie une sorte d’entonnoir conique, AB, percé de trous, qui plonge à l’arrière de la caisse. Cet entonnoir a pour but d’empêcher que les détritus et impuretés dont l’eau peut être chargée, ne pénètrent dans le réservoir, et de là dans les tuyaux d’aspiration, qui viennent aboutir vers l’avant de la caisse.

Le tender porte, en même temps, dans une boîte K, divers outils et pièces de rechange, les chiffons, la graisse, les effets du mécanicien, etc. Il est muni, comme d’autres wagons, d’un double frein GG, mû par la manivelle D, et qui est destiné à détruire progressivement la vitesse du train, lorsqu’il s’agit d’arrêter.

Le tender se relie ordinairement à la locomotive, par une barre d’attelage, L, et deux chaînes de sûreté, et au train qui le suit, par un simple crochet.

Certaines machines, que l’on appelle locomotives-tenders, portent elles-mêmes tous ces éléments. D’autres sont reliées à leurs tenders d’une façon invariable.

Sur la figure 154, dont nous donnions tout à l’heure l’explication, la lettre V représente le chasse-pierre, destiné à balayer les rails, et la lettre X, le tampon, qui doit amortir le choc des wagons.

Ajoutons, pour en finir avec cette figure 154, que le tuyau F est celui qui introduit la vapeur sortant des cylindres dans la boîte à fumée, et dans le tuyau de la cheminée H. La plaque horizontale qui surmonte la cheminée H, peut fermer plus ou moins, l’orifice de la cheminée, et diminuer à volonté le tirage. Une manivelle permet de manœuvrer cette espèce d’obturateur de la cheminée.

Nous venons d’examiner les différentes pièces qui composent une locomotive. Indi-