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un moment communiquée ; de telle manière qu’en sortant de cette partie de l’appareil, l’air est presque aussi froid qu’à son premier départ. C’est la répétition de ces effets de dilatation et de contraction alternatives de l’air échauffé et refroidi qui détermine le jeu de l’appareil moteur.

On voit représentée (fig. 75) la première machine à air chaud que M. Ericsson ait construite, et qui a fonctionné dans plusieurs ateliers.

Fig. 75. — Machine à air chaud d’Éricsson.

A, est un large piston rempli, à l’intérieur, d’argile et de poudre de charbon, matières peu conductrices de la chaleur. Ce piston parcourt à frottement le cylindre B, lequel est en libre communication avec l’air extérieur grâce aux ouvertures a, a. C, est un second piston plus petit, rattaché au premier par les tiges de fer d, d. Ce second piston se meut dans le cylindre D, lequel communique, comme le premier, avec l’atmosphère par les ouvertures a, a. Le piston C, au moyen de la tige E, s’articule avec le balancier de la machine, qui n’est pas représenté sur la figure. F, est un vaste réservoir d’air comprimé. Le cylindre D communique d’une part avec l’atmosphère par la soupape c, qui s’ouvre de haut en bas, et d’autre part, avec le réservoir F, par la soupape e, qui s’ouvre de bas en haut. G est un assemblage de toiles métalliques serrées les unes contre les autres. L’air comprimé dans le réservoir F se rend dans le cylindre B, grâce à un large tube de communication, en passant au travers de ces toiles métalliques.

Quand la soupape b est fermée, et la soupape f ouverte, l’air contenu dans le cylindre B peut s’échapper dans l’atmosphère en traversant les toiles métalliques G, l’ouverture de la soupape f et le tuyau de dégagement g.

H est le foyer, placé sous le cylindre B. La flamme qui s’en échappe, circule dans un espace vide ménagé autour de la partie inférieure de ce cylindre, avant de se rendre dans la cheminée.

Expliquons maintenant la marche de l’air chaud et la manière dont se produit l’effet moteur.

La soupape b étant ouverte, et la soupape f fermée, l’air comprimé du réservoir F se rend dans le cylindre B, en traversant l’assemblage G de toiles métalliques, que la proximité du foyer maintient à une haute température. Il s’échauffe d’abord en traversant ces toiles métalliques, mais il s’échauffe surtout à l’intérieur du cylindre B, qui reçoit l’action du foyer. Par la dilatation de l’air, le piston A s’élève dans le cylindre BC, faisant monter en même temps que lui le piston C. L’air tenu au-dessus du second piston C, et qui s’y est précédemment introduit par la soupape c, est comprimé, et, soulevant la soupape e, passe dans le réservoir F. Ce réservoir F