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cès tantôt au-dessus, tantôt au-dessous de la tête du piston. Cette tige est mise en mouvement par l’arbre de la machine auquel elle est rattachée. D est le régulateur de Watt à force centrifuge ; à l’aide de la tige L et du levier coudé qui lui fait suite, il régularise l’entrée de la vapeur dans le cylindre en dilatant ou rétrécissant l’orifice qui donne accès à la vapeur. F est la tige qui met en action la pompe alimentaire E, destinée à remplacer l’eau de la chaudière à mesure que celle-ci disparaît en vapeurs. Cette tige, reliée à l’arbre de la machine, est mise en mouvement par cet arbre, et fait agir la pompe E, qui, puisant de l’eau froide dans un réservoir situé au-dessous, la dirige, à l’aide du tube G, dans l’intérieur de la chaudière. Cette pompe alimentaire peut fonctionner constamment ou seulement d’une manière intermittente. Si le chauffeur veut suspendre son action, il lui suffit d’enlever la clavette mobile qui rattache les deux parties de la tige, E, F ; le mouvement du piston de la pompe est ainsi suspendu, et la tige F fonctionne à vide, c’est-à-dire agit sans transmettre son mouvement à la pompe. Enfin, H est la roue ou le volant de la machine, qui a pour fonction de régulariser son mouvement, parce qu’il le répartit sur une masse considérable, éloignée de son centre d’action.

Fig. 72. — Machine sans condenseur ou machine à haute pression.

Tel est le type général de la machine à vapeur dite sans condenseur, ou à haute pression. Il faut ajouter seulement que l’on s’arrange toujours pour que la vapeur, avant de se perdre dans l’atmosphère, vienne traverser le réservoir d’eau froide destinée à l’alimentation de la chaudière, afin de profiter d’une partie de la chaleur emportée par cette vapeur. Le tuyau qui rejette la vapeur hors de l’usine, traverse donc l’eau d’alimentation, et l’échauffe. Lorsque cette dernière s’introduit dans la chaudière, elle possède déjà une température assez élevée, ce qui économise une partie du combustible. Cette disposition, fort simple à comprendre, n’a pas été représentée sur la figure, pour ne rien lui enlever de sa clarté.

On a cru longtemps, que les machines à haute pression étaient plus dangereuses que celles où la vapeur n’agit, qu’à une ou deux atmosphères. Ce préjugé existe encore dans le public et chez quelques chefs d’usine. Mais le relevé des explosions de chaudières qui ont eu lieu en France et en Angleterre, a prouvé qu’il est arrivé plus de sinistres avec les machines à basse pression qu’avec les autres.

La machine à haute pression est employée avec grand avantage toutes les fois que l’on n’a besoin que d’une force motrice d’une intensité médiocre. La régularité de son action, sa simplicité extrême, son prix peu élevé, lui font bien souvent accorder la préférence sur la machine à condensation, d’un prix considérable, d’une installation souvent difficile,