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d’alliage fusible. Si, par un accident quelconque, ou par la négligence du mécanicien, la chaudière est à sec, le bouchon entre en fusion ; alors le peu d’eau qui reste au fond de la chaudière tombe dans le foyer et éteint le feu.


Fig. 64.
Manomètre à air libre.
Manomètre. — Le moyen certain de prévenir les dangers résultant de l’augmentation accidentelle de la pression de la vapeur, c’est de pouvoir s’assurer à tout moment, de l’état exact de la tension que possède la vapeur. L’appareil destiné à donner à chaque instant au mécanicien l’indication et la mesure de la pression qui s’exerce à l’intérieur de la chaudière, porte le nom de manomètre.

Le manomètre employé dans la plupart des machines à vapeur, consiste simplement en un long tube de verre ouvert par ses deux bouts, plongeant dans un réservoir de mercure, qui communique lui-même avec la vapeur contenue dans la chaudière. Lorsque la pression intérieure ne dépasse pas une atmosphère, le mercure s’élève à la même hauteur dans le réservoir et dans le tube. Si elle est de deux atmosphères, le mercure s’élève à 0m,76 de hauteur, d’après les principes connus sur la mesure de la pesanteur de l’air ; si la pression est de trois atmosphères, il s’élève à deux fois 0m,76 de hauteur, c’est-à-dire à 1m,52, etc.

Employé sans autre artifice, ce manomètre, dont les indications sont d’ailleurs absolument rigoureuses, aurait un inconvénient pratique : l’excessive longueur que devrait présenter le tube, pour indiquer des pressions de cinq ou six atmosphères, porterait l’extrémité de la colonne de mercure à une hauteur telle que le mécanicien ne pourrait la voir commodément. C’est pour obvier à cette difficulté que l’on donne au manomètre à air libre une disposition particulière. Elle consiste à placer à la surface du mercure, un petit flotteur c, suspendu à un fil passant sur une poulie, et équilibré par un contre-poids e. Ce contre-poids se meut en sens contraire du mouvement du mercure ; il se trouve ainsi placé à une hauteur convenable pour que le mécanicien puisse aisément l’apercevoir. Une échelle graduée, disposée le long du tube d, exprime les variations de la pression intérieure de la vapeur en atmosphères et en fractions de cet élément. La figure 64 montre cette disposition, qui se comprend à la seule inspection : a est le tube qui met en communication le manomètre avec l’intérieur de la chaudière.

Le mercure du manomètre est exposé à être perdu ou sali. En outre, cet instrument devient d’une longueur excessive quand la pression est considérable, ce qui le rend quelquefois impossible à placer. Un manomètre métallique, découvert par M. Bourdon, remplace aujourd’hui avec avantage, le manomètre à mercure.

Le manomètre à spirale métallique de Bourdon est fondé sur ce fait, que l’expérience a établi, savoir, que quand on met en communication avec la vapeur remplissant une chaudière une spirale de cuivre, mince, creuse et à section ellipsoïdale, la vapeur, en agissant à l’intérieur de ce conduit métallique, tend, par son effort, à redresser ce conduit d’une quantité sensiblement proportionnelle à la pression. D’après cela, si l’on adapte une aiguille à l’extrémité libre de la spirale, cette aiguille indiquera sur un cadran, les degrés d’allongement du métal correspondant à cette pression.

La figure 65 représente le manomètre de Bourdon. Quand la vapeur de la chaudière pénètre dans l’intérieur de la spirale creuse B, la pression qu’elle exerce contre ses parois, gonfle ce tuyau creux, en diminuant l’aplatissement de sa section trans-