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meurtre ! il y auroit quelque espoir de le voir pendre ! Ta la dera dera, la la dera, dera. » Et il se mit à chanter et à danser autour de la chambre.

— Mon enfant, dit Allworthy, votre malheureuse passion m’afflige à l’excès. Je vous plains sincèrement ; et je ne négligerai aucun moyen honnête de seconder vos vœux.

— Je ne désire rien de plus, mon cher oncle. Vous avez, j’espère, trop bonne opinion de moi pour me croire capable de vous en demander davantage.

— Eh bien, mon neveu, je vous permets d’écrire à miss Western, de la voir même, si elle y consent. Mais j’exige qu’on n’ait recours ni à la violence, ni à l’emprisonnement, ni à rien de semblable.

— Soyez tranquille, dit Western, on n’usera d’aucune contrainte ; on emploiera encore quelque temps la voie de la douceur… Si seulement la potence pouvoit nous débarrasser du drôle ! ta la dera dera, ta la dera dera. Je n’ai de ma vie reçu une meilleure nouvelle. Tout réussira au gré de mes souhaits, j’en réponds… Allons, cher Allworthy, viens, je t’en prie, dîner avec moi aux Colonnes d’Hercule. J’y ai commandé un bon dîner, une épaule de mouton rôtie, des côtelettes de porc frais, un poulet et des œufs au jus. Nous serons seuls, à moins que nous n’ayons