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CHAPITRE III.



GRANDE AVENTURE QUI ARRIVE À M. ALLWORTHY À SON RETOUR DE LONDRES. CONDUITE DISCRÈTE DE MISTRESS DÉBORAH WILKINS. RÉFLEXIONS JUDICIEUSES SUR LES BÂTARDS.

Nous avons dit, dans le précédent chapitre, que M. Allworthy avoit une grande fortune, un bon cœur, et point d’enfants. Plusieurs de nos lecteurs en concluront qu’il vivoit en honnête homme, ne devant pas une obole, et n’exigeant rien des autres que ce qui lui étoit dû ; qu’il étoit charitable pour les pauvres, c’est-à-dire pour cette espèce de gens qui, en général, aiment mieux mendier que de travailler ; qu’il tenoit une bonne maison, recevoit cordialement ses voisins à sa table, et en distribuoit les reliefs aux indigents ; qu’il bâtit un hôpital, et mourut immensément riche.

Il fit à la vérité la plupart des choses que nous venons de dire, mais s’il n’eût rien fait de plus, nous lui aurions laissé le soin d’immortaliser son