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sereine et lisait sur son front, une joie qu’elle ne lui avait pas vue depuis longtemps.

Madame Foubry faisait trêve à ses inquiétudes maternelles et admirait le calme de sa fille malgré le combat avoué.

Son rêve rejetait Luc Saint-Wiff et reprenait Balor et Dormont, et elle se demandait lequel des deux s’avancerait. En somme, tous deux étaient des partis présentables pour une mère. L’ennui était que ces deux jeunes gens semblaient indécis et que Sylviane pouvait partir de Vichy sans qu’aucune solution intervint.

Madame Foubry inclinait pour Louis. Il était le fils de son amie et elle se plaisait à évoquer ce revoir, ces souvenirs rappelés et leur amitié. Au moins cette union serait rétablie sur de solides bases et elle se laissait aller à une foule de songes, bercée par le roulement du break. De temps à autre, elle tressaillait en s’entendant interpellée directement, et elle répondait hâtivement pour se replonger bien vite, parmi les tableaux suggérés par son imagination.

Quant à Luc, il trouva le temps long et s’aperçut encore mieux ainsi que Sylviane lui manquait.

Il erra, s’étonnant de ne pas rencontrer Dormont et Balor. Leur présence l’eût diverti.

Il pensa soudain que les deux inséparables avaient rejoint les promeneuses et il eut un mouvement de dépit. Il les chercha et comme ils restaient introuvables, il se convainquit du bien-fondé de ses suppositions.

Son humeur joyeuse s’éteignit. Il attendit le retour des excursionnistes avec impatience. Il s’irritait de l’outrecuidance des deux amis et se traitait de sot de n’avoir pas pris, lui aussi, l’initiative d’aller au devant elles.

Enfin, elles revinrent.

Louis et Francis n’étaient pas à leur remorque et cela le soulagea.

Il eut un doux sourire pour Sylviane ce qui remplit celle-ci d’émotion et s’en fut vers Annette à qui il dit :