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jeune fille, désirait amadouer les parents par une attention.

Ils se sentirent hostiles l’un à l’autre en découvrant leur stratagème.

Francis ne put s’empêcher d’être mordant, et il dit :

— Ma sœur Ninette sera ravie d’avoir un mari aussi attentionné pour ses parents.

Louis riposta :

— Que ma cousine sera heureuse de donner un gendre tel que toi à sa mère !

Les deux amis, après ces pointes, se tournèrent le dos, pour aller, chacun de son côté, à la recherche de Sylviane.

Deux heures après, ils se rencontrèrent de nouveau au même endroit. Où leur temps s’était-il passé ? Ce fut leur secret, mais ni l’un ni l’autre n’avait rencontré la jeune fille. Leur mine s’annonçait, renfrognée, mais quand ils s’aperçurent, une expression joyeuse remplaça la figure allongée.

Tous deux arboraient un magnifique bouton de rose à leur veston.

— Alors, ta mission est remplie ? demanda Louis.

— Parfaitement, répondit Francis, la pipe a fait l’admiration du colonel, il l’a essayée incontinent.

— Mon sac a enchanté Madame Foubry, et elle ne s’en sépare plus.

À dire vrai, il n’y avait eu ni pipe, ni sac. Les deux jeunes gens ne se croyaient pas assez autorisés pour se permettre d’offrir de semblables cadeaux aux parents de Sylviane. Ils avaient bien admiré une pipe et un sac, se disant en leur désir : si je savais que ce soit bien accueilli, je me permettrais de donner cette petite chose, mais ils se contentaient de le rêver.

Francis montra sa rose, en disant fièrement :

— Cette rose merveilleuse que tu vois là, est un don de Mademoiselle Foubry, pour me remercier de ma délicate attention à l’égard de son père.

— Et moi, riposta Louis, cette rose, ici, est un