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mariée à un officier appelé Foubry. Ma mère se nomme Berthe Gotteau.

— Berthe Gotteau ! ma meilleure amie ! s’écria Madame Foubry radieuse… ainsi vous êtes son fils !

— Oui, madame… Je me nomme Louis Dormont… et mon ami Francis Balor.

— Que je suis heureuse… asseyez-vous, messieurs. Sylviane, le fils de cette amie dont je t’ai parlé si souvent. Vite, mettez-moi au courant de la vie de cette chère Berthe.

Enchanté, Louis parla de sa mère et Francis l’enviait. Il écoutait, ainsi que Sylviane, les souvenirs puérils sortir des lèvres de Madame Foubry. Elle les égrenait, sentant toute son enfance renaître comme par magie. Un moment arriva où les deux écouteurs se lassèrent de ne rien dire, et ils se parlèrent, échangeant des paroles banales sur Vichy.

Louis Dormont perdait du terrain et Francis Balor, à son tour, triomphait.

Pendant que son ami causait avec la mère, il possédait le suprême bonheur de s’entretenir avec la fille et de l’admirer de près.

Sa beauté l’enthousiasmait et il la trouvait encore plus parfaite, maintenant qu’il la contemplait, animée par les paroles qu’elle disait.

Il ne fut pas long à constater que Mademoiselle Foubry était une personne sérieuse et nullement coquette.

Madame Foubry, plus heureuse que jamais, d’avoir remué les heures passées, pria les jeunes gens de rester à leurs côtés jusqu’au retour du colonel qui faisait une promenade.

Les deux amis accueillirent cette prière en se rengorgeant. Louis Dormont essaya d’intéresser aussi Sylviane et bientôt ces quatre personnes formèrent un groupe gai où la confiance naissait.

Quand le colonel vint retrouver sa femme et sa fille, il fut tout surpris de la sympathie qui régnait dans le petit cercle. La raison lui en fut vite expliquée.