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moins d’une circonstance fortuite, et ne partageait nullement l’optimisme de Luc.

Pendant que les Foubry, Madame Bullot et Luc, terminaient respectivement leurs préparatifs de départ, un jeune homme s’ennuyait à Paris.

Il s’appelait Francis Balor. Il possédait, lui aussi une fortune solide, mais son visage était quelconque. C’était un brave garçon, n’ayant que des vertus négatives. Jusqu’alors, sa vie se passait d’une façon assez simple : il dépensait son argent…

Comme il commençait à être blasé sur les différentes manières de semer ses billets, il se disait que ce genre d’existence ne pouvait durer, et il appelait de tous ses vœux, l’événement sensationnel qui ferait dévier le cours de ses habitudes.

Il songeait bien au mariage, mais qui épouser dans une ville comme Paris, quand on est un jeune homme n’ayant voulu se lier avec aucune famille posée ?

Il avait pris la résolution de retourner en province chez ses parents pour trouver une femme à son goût. Il se souvenait soudain qu’il possédait un père et une mère. Il l’avait presque oublié, trop pris par sa liberté.

Venu à Paris pour ses études de droit, il n’était pas beaucoup plus avancé qu’en y arrivant, mais il se consolait en disant qu’il valait mieux laisser la place à ceux qui en avaient besoin. Il se proposait de faire valoir cet argument altruiste près des siens. Sa fortune lui permettait de ne rien faire et il trouvait suffisant de s’ingénier à rester inactif.

Mais il s’ennuyait soudain et le projet de se marier s’ancra plus profondément dans son esprit.

Il songea bien, un moment, à s’introduire dans des familles connues de ses parents, mais ce moyen ne lui souriait pas. Il craignait que les protégées de ces dames ne fussent nanties de qualités factices, ou que leurs qualités réelles ne lui convinssent pas.

Très heureux, célibataire, il voulait l’être davantage marié, et il estimait que des personnes ne le