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— Je suis enchanté de vous entendre. Je craignais lorsque je vous ai vue apparaître près de vos exécutants, que vous aviez voué votre vie à l’art.

Sylviane secoua la tête d’un geste évasif :

— Je me suis distraite ; il est arrivé que j’ai réussi, et j’en suis la première surprise.

On pénétra dans l’appartement, mais là les Foubry y avaient été devancés.

Des journalistes attendaient la musicienne pour une interview.

Elle fut légèrement apeurée par cette invasion et murmura :

— Père, occupe-toi de ces messieurs.

— Mais non, mademoiselle, ce sont vos impressions que nous voulons et vous seriez bien aimable de nous dire quelques mots ; vous vous devez à vos admirateurs…

La malheureuse Sylviane dut se soumettre.

Madame Foubry exultait et elle se disait : quand je pense que je me faisais tant de souci ! Maintenant, j’ai un gendre qui brûle les étapes pour épouser ma fille, et elle, a une situation extraordinaire et pourrait se passer de mari.

Luc ne partageait pas la joie de sa future belle-mère. Il trouvait odieux ceux qui entouraient sa fiancée et son visage crispé trahissait ses sentiments.

— Venez par ici, monsieur Luc, nous serons mieux.

Madame Foubry l’entraîna dans le petit salon où se trouvait déjà Madame Bullot.

Madame Foubry sortit pour s’occuper de faire préparer un peu de thé.

— Ma tante, je deviens enragé, murmura Luc.

— Domine-toi, tout cela ressemble à des bulles de savon, cela dure quelques secondes, puis, vous resterez tous deux.

— Je crains que non.

— Allons, pas d’idées noires. Tu as retrouvé Sylviane bien jolie, n’est-ce pas ? ajouta Madame Bullot pour détourner les pensées du jeune homme.