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voulait s’amuser à confesser le soupirant contrit.

— Pourquoi ? s’écria Francis avec feu, ah ! mademoiselle, je vous sais bonne, et je veux me confier à vous. Votre beauté m’ensorcelait chaque jour davantage, mais je dois le dire, votre intelligence m’ahurissait.

Ici, Sylviane eut un petit rire qu’elle ne put réprimer.

Francis continua :

— Ne riez pas, mademoiselle. Comment aurais-je pu lutter avec autant d’esprit ! Marié, j’aurais été votre ombre, je serais devenu le pauvre pantin, derrière vos mots charmants et votre conversation brillante. Songez, mademoiselle, qu’une femme, par instinct, est déjà rusée et fine, alors, quand ces qualités-là s’aggravent de celle de l’intelligence, comment voulez-vous qu’un pauvre mari s’affirme avec honneur ?

Sylviane riait maintenant de tout son cœur.

— Mon cher monsieur Balor, vous êtes une perle unique, je souhaite que vous trouviez la jeune fille incomparable qui se montrera assez fine et rusée pour ne pas vous paraître intelligente, et elle le sera quand elle vous aimera, elle saura vous faire valoir.

— Elle existe, articula Francis.

— Ah ! tant mieux.

— C’est la cousine de Louis Dormont.

— Toutes mes félicitations.

Francis se vantait outrageusement, mais la vanité était la plus forte, et si Sylviane était fiancée, il voulait l’être aussi.

— Il me reste, mademoiselle, à vous assurer de mes vœux de bonheur. M.  Roger de Blave a tout ce qu’il faut pour vous rendre heureuse.

— Eh ! là, monsieur, vous errez. Je n’épouse pas Monsieur de Blave.

— Ah ! fit Francis, les yeux écarquillés de stupeur.

Il n’en sut pas plus long, car, en riant, Sylviane le laissa à son ahurissement.

Quand sa présence d’esprit lui revint, la jeune