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plus supporter cette atmosphère. Vous aurez la bonté de m’écrire les événements.

Madame Bullot constatant l’exaltation de Luc, crut plus sage de l’encourager dans cette décision et elle répondit :

— Je crois que c’est plus prudent, mon enfant.

— Naturellement, reprit Luc, aimant parler de sa douleur, Sylviane accueillera favorablement ce prétendant. Il est plus riche que moi.

— Je t’arrête. Sylviane n’est pas une femme d’argent.

— Non, mais cela compte tout de même. Il est plus beau, il a un nom.

— Allons, ne te torture pas.

— Vous avez raison.

Luc Saint-Wiff s’en fut à son hôtel et une heure après, il reprenait le train pour Paris.

Durant ce temps, Madame Bullot recevait Sylviane, La jeune fille semblait mélancolique et elle arriva un peu anxieuse d’être appelée par sa vieille amie, en des termes pressants.

Madame Bullot se disait que Sylviane aurait un visage beaucoup plus soucieux encore, si elle savait la fausse nouvelle qui se répandait sur son compte.

— Eh ! bien, Sylviane, vous paraissez songeuse.

— Je craignais de vous trouver souffrante.

— C’est assez d’un malade dans notre entourage, je n’ai pas l’esprit d’imitation. Si je vous ai priée de passer chez moi, c’est que j’ai une communication à vous faire.

La jeune fille pâlit. Elle crut qu’il s’agissait de Luc et elle attendit, anxieuse.

— J’ai l’honneur de solliciter votre main pour Jean de Blave, le cousin de Roger, vous savez ce beau garçon, riche à faire peur, qui se bat avec les mathématiques.

Si Madame Bullot avait commencé sa phrase avec solennité, son humour avait vite repris le dessus, et elle la terminait en souriant.

— Il veut m’épouser, moi ? C’est donc pour cela que Roger de Blave est venu ici ?

— Peut-être.