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— Nous deviendrons peut-être camarades, mais comprends-moi bien Suzette. Mon tic ne gêne personne tandis que tes excentricités pèsent à tout le monde, paraît-il.

Suzette resta quelques moments silencieuse, puis elle répondit bravement :

— Peut-être vous trompez-vous. Votre tic peut gêner aussi une catégorie de personnes, comme les peintres, les sculpteurs qui ne cherchent qu’à reproduire de belles choses.

— Suzette ! cria Mme Lassonat affolée.

— Sors dans le jardin ! ordonna M. Lassonat.

— Tu es un type extraordinaire ! lança M. Pirotte.

Suzette ne jouit pas de ce succès. Elle avait dit ce qu’elle croyait devoir ne point cacher et elle sortit dignement en compagnie de Bob.

— Tu sais, ma fille, lui confia Bob, quand ils furent dans le jardin, ne nous brouille pas avec les Pirotte, je veux passer de bonnes vacances, je connais déjà le fils du fermier et nous nous promettons des parties de pêche miraculeuse.

— Tu ne penses qu’à toi et tu mentirais sans arrêt pourvu que tu t’amuses.

— Je ne mens pas sans arrêt, mais tout juste ce qu’il faut.

— Horreur ! cria Suzette scandalisée.

— Ne trahis pas le secret de nos futures parties de pêche. C’est défendu d’aller vers l’étang.