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Pour Suzette et Bob, c’était une joie. La campagne est toujours aimée des enfants. La grande liberté, les animaux, le changement d’habitudes, font de ces déplacements, un véritable bonheur.

Suzette pour son propre compte, était dans l’enthousiasme, non pas qu’elle se promît des plaisirs sans nombre, mais ayant lu dans un de ses livres de classe, des commentaires sur la vie des bois et le calme des champs, elle prenait ces phrases à la lettre. Elle se disait que la nature étant simple et fruste, le mensonge devait en être banni.

Ce fut donc dans des dispositions favorables que les enfants débarquèrent avec leurs parents chez M. et Mme Pirotte.

Naturellement, il avait été intimé à Suzette, l’ordre de ne pas troubler les rapports. Cela devenait presque une épouvante de l’emmener. On ne savait jamais ce qui germerait dans sa cervelle.

Elle promettait toujours d’observer la plus stricte neutralité, mais au moment où l’on s’y attendait le moins, elle provoquait un combat.

M. et Mme Pirotte étaient des personnes fort aimables. Il y avait deux ans qu’ils n’avaient pas vu les Lassonat, et ils trouvèrent, comme il est d’usage que les enfants avaient grandi.

— Suzette est une jeune fille, dit Mme Pirotte, elle doit être très utile à sa maman.

— Elle est très serviable… convint Mme Lassonat.