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— Enfin, chacun de nous a eu sa part.

Suzette murmura d’un ton désabusé :

— Pourquoi compliquer la vie ? Quand on dit la vérité, on est tranquille. Quand Mme Brabane aura réfléchi, elle conviendra que j’ai agi dans une intention qui était en sa faveur. Je lui ai donné l’adresse d’un institut de beauté pour ses enfants.

— Tu as fait cela ! s’écria Mme Lassonat atterrée.

— Certainement. J’ai même eu beaucoup de mal pour me procurer cette adresse. Les Brabane sont riches et si cette mère est intelligente, Marie, à dix-huit ans peut être une perfection.

— Quelle calamité d’avoir une fille pareille !

— Quoi… comme Marie ?

— Non, comme toi !

— Oh ! maman, tu te plains… et quand j’ai voulu, il y a quatre ans, vous débarrasser de moi, en changeant de parents, vous n’avez pas voulu.

Mme Lassonat fut dispensée de répondre parce que son mari entra. Ce fut un nouveau déluge de blâmes qui retomba sur la pauvre Suzette.

Elle n’osa pas montrer qu’elle était excédée, mais elle finit par murmurer :

— Je ne comprends pas tous ces gens furieux. Pourquoi donc vous montez-vous ainsi ?

— Tu ne vois donc pas dans quelle fausse