Page:Fiel - Suzette et la vérité, 1933.pdf/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle revint sans encombre.

Quand Sidonie la reçut, ce fut un nouveau ramage.

— Ah ! bien, il était temps que vous reveniez ! Madame est dans un état depuis qu’elle sait que vous êtes allée chez Mme Brabane ! Il faut convenir que vous ne manquez pas de toupet !

— Sidonie, vous avez le défaut de faire des discours quand on ne vous en demande pas, je vous l’ai souvent dit.

— Peut-on ! suffoqua Sidonie.

— Je dis ce qui est.

— Ah ! oui, m’est avis que celle qui parle le plus de nous deux, c’est pas moi ! Et quand je parle, ce n’est pas comme mam’zelle, pour que tout le monde soit écartelé.

Suzette dédaigna de répondre. D’ailleurs, sa mère, ayant entendu sa voix, venait à sa rencontre.

— Enfin te voici ! tu as eu vraiment l’audace de rendre visite à Mme Brabane ?

La curiosité autant que l’émotion étreignait Mme Lassonat.

Elle reprit, sans laisser à Suzette le temps de répondre :

— Quand Mme Balle m’a prévenue que tu étais montée chez Mme Brabane, je me suis demandé si tu ne perdais pas la tête ? C’est incroyable d’inconscience. ! Comment t’a-t-elle reçue ?