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— Bonjour, Madame, prononça doucement la fillette.

— Qui vous a permis… qui t’a permis de te présenter chez moi ?

— Je suis venue m’expliquer avec vous, Madame, si vous voulez bien m’entendre, répartit correctement Suzette.

— T’expliquer avec moi, après tout ce que tu as osé dire !

— Mon Dieu, madame, je n’ai pas pensé vous faire de la peine… Depuis quelque temps, je m’étais promis de proclamer la vérité partout où elle serait, et je n’ai pas cru devoir faire d’exceptions.

— Tu as un aplomb formidable !

— Mais non, Madame. C’est le repentir qui me pousse chez vous. Maman est désolée, papa est navré.

Le visage de Mme Brabane perdait de son courroux.

— Je te félicite de revenir à de meilleurs sentiments, ce sont sans doute tes parents qui t’ont envoyée chez moi ?

— Pas du tout, Madame, je suis venue sans qu’ils le sachent.

— Est-ce bien exact ?

— Puisque je vous assure que je dis la vérité.

Mme Brabane regarda Suzette avec une certaine considération. Elle reprit avec moins de sécheresse :

— Je constate que tu as des qualités. Tu te