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Bien qu’on lui eût démontré que toutes les vérités n’étaient pas bonnes à dire, elle voulait persévérer dans cette voie.

Évidemment, Mme Brabane s’était crue offensée, mais au moins, elle ne conservait plus d’illusions sur la beauté de ses enfants. Et ainsi que l’avait insinué Justine, elle pouvait aller dans un institut de beauté, afin de faire corriger leurs traits.

— Sidonie, vous n’irez pas bientôt chez la teinturière qui habite place de la République ?

— Quelle idée, mam’zelle ! J’y vais une fois par an, au mois de juin, pour porter les lainages d’hiver à dégraisser. On n’est encore qu’au mois d’avril. J’ai le temps. Pourquoi demandez-vous cela ?

— Parce que je vous aurais aidée à transporter les paquets… ou encore, j’aurais pu y aller avec Bob, pour vous éviter une course.

— Oh ! la la ! vous seriez de beaux commissionnaires ! vous auriez pu donner toutes les explications aussi, peut-être ?

— Certainement.

Suzette quitta l’office. Il n’y a rien à tenter de ce côté-là. Il faut chercher autre chose.

« Tout est compliqué dans la vie, pense Suzette mais avec un peu de patience et de l’à-propos, on sort de tout. »

Elle fait ses devoirs à côté de Bob qui transpire sur un thème anglais.

— Je ne comprends pas que tout le monde