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— Oh ! non, riposta Bob vivement, j’ai peur qu’une autre histoire recommence. Puis, Mme Brabane est très mécontente et elle ne serait peut-être pas gentille avec toi.

— Je saurais me défendre ! déclara fièrement Suzette. Tu sais, je suis brave. Le jour où tu étais perdu, j’en ai fait des choses, et toute seule.

— Oui, dit Bob, tu as beaucoup d’aplomb.

La conversation en resta là. Suzette constatait qu’il était assez difficile de contenter tout le monde et la vérité.

Elle voyait que sa mère était désolée et son père fort tourmenté par cet événement. Elle se demandait si elle serait privée de la présence de Marie Brabane, mais elle n’en sentait pas encore le vide. Elle lui préférait d’ailleurs Huguette Dravil, mais ce n’était pas un prétexte pour s’absoudre.

Cependant, elle ne parvenait pas à se persuader qu’elle avait commis un gros péché.

Elle interrogea encore Bob, le soir.

— Cela te fâcherait, si je te disais que tu es laid ?

— Je ne te croirais pas, répartit Bob tranquillement.

— Serais-tu vaniteux ? s’exclama Suzette atterrée.

— Je ne sais pas ce que je suis, mais, quand je me regarde dans une glace, je pense : oh ! le beau jeune homme.