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nestation sévère, infligée à la fillette, écoutaient perplexes.

Mme Lassonat observait le visage de son cordon bleu et n’y découvrait pas les signes précurseurs d’un abandon décidé.

Elle eut un soupir de soulagement en se disant qu’elle retrouverait plus facilement une amie qu’une excellente cuisinière.

Sa surprise égala sa joie quand elle entendit Justine :

— Faut pas vous frapper, Monsieur et Madame, mam’zelle Suzette est comme moi, elle n’aime pas le mensonge. Cela la hérissait de voir Mme Brabane en admiration devant ses deux héritiers. C’est un service qu’on lui a rendu, et maintenant, elle s’occupera de leur beauté. Il paraît qu’il y a des instituts où on refait la figure. Cette dame y pensera et peut-être que ses laiderons deviendront des anges plus tard. Je n’veux pas assurer que mam’zelle Suzette a eu tout à fait raison, mais cela prouve qu’elle a du goût. J’aime les choses justes et le beurre propre, c’est pour cela que je lave celui que j’achète. On ne sait jamais avec quelle vache, c’est fabriqué…

Là-dessus, Justine réintégra majestueusement et tout le monde, comprit, sans doute possible, qu’elle avait tout intérêt à rester dans la maison.

Cependant, il fallait punir Suzette. Son père la prévint donc :