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Mme Lassonat contemplait sa fille avec tendresse et elle se demandait comment une enfant avait pu se taire aussi fermement devant des accusations répétées.

— Tu as eu du courage, répétait-elle.

— Mais non, je savais que tout s’éclairerait… et puis, j’attendais le retour de Bob. Il savait par Jacques Dravil que Loulou Avole avait triché, mais ils pouvaient tous croire qu’il y avait deux coupables. Mais Loulou, sincère, a dit que la pièce montée n’était pas cassée quand elle l’a regardée, et moi je ne suis pas restée seule une seconde, après l’arrivée de Loulou. Tout est donc limpide. Bob sera content.

Le lendemain, ce fut une autre surprise.

Mme Brabane vint avec Marie.

Mme Lassonat reconnut à peine cette dernière.

— Comme Marie a embelli ! s’écria-t-elle avec une spontanéité pleine de franchise.

— Vous le trouvez vraiment ? s’inquiéta Mme Brabane, joyeuse.

C’est indéniable.

— Eh ! bien, c’est grâce à Suzette, répliqua Mme Brabane.

— Comment cela ?

— Vous allez le savoir.

Et Mme Brabane, sans respect humain, raconta quelles dispositions, elle avait prises pour remédier à un état de choses que sa mollesse n’avait pas envisagé.

Tirée de sa torpeur, elle avait agi. Elle s’était