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— Oh ! s’effondra Justine en s’affalant sur une chaise.

Elle essuya son front ruisselant et s’écria :

— Que Mam’zelle est regardante ! Je vais m’en aller d’une maison où les maîtres m’espionnent.

— Pas d’histoires, ma pauvre Justine.

Mme Lassonat survint :

— Qu’y a-t-il donc Justine ? Il me semble que vous parlez bien fort ?

— C’est Mam’zelle Suzette qui me reproche ma limace.

— Quelle limace ?

— Celle qui était dans la salade d’hier, répondit Suzette doucement.

— Alors, n’est-ce pas, Madame me comprendra, je ne peux plus rester dans une place où je suis tellement épluchée.

— Prenez exemple sur cet épluchage quand vous ferez de la salade, dit Suzette.

— Suzette, tais-toi ! Ma bonne Justine, ce que raconte Suzette n’a aucune valeur. Il ne faut pas y faire attention. Ma petite fille, va te préparer pour aller au cours.

— Alors, je reste, puisque Madame prend mon parti ce n’est pas que Mam’zelle soye méchante, bien au contraire, mais elle a l’œil à tout. Qu’est-ce que je vais faire pour le déjeuner ?

— Un rôti de veau ?

— Le veau me fatigue un peu pour le moment.