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quelqu’un de populaire qui convînt aussi bien aux jeunes filles qu’aux jeunes garçons. Il n’y avait que notre héroïne française pour être aussi familière aux jeunes que nous sommes.

Huguette contemplait son amie avec admiration.

— Tu n’as pas soulevé un tout petit coin du voile qui cachait la pièce montée ?

— Oh ! je… commença Suzette sans s’indigner outre mesure.

Mais elle s’arrêta soudain.

— Tu ne dis donc plus la vérité ? interrogea Huguette reprise de méfiance.

— Mais si ! riposta Suzette.

Il se fit un travail dans l’esprit d’Huguette Dravil.

Si Suzette ne disait rien, c’est qu’elle ne voulait pas avouer la vérité.

Pourquoi serait-elle allée près de la porte de la salle à manger ?

C’était bien commode de raconter à tout venant qu’on disait toujours la vérité. Tout le monde le croit, de sorte qu’un beau jour, on peut tricher sans être accusé.

La fillette pensive laissa Suzette qui revint peu après dans le cercle pour le jeu en train.

Puis la réunion se termina dans un joyeux brou-haha et Suzette triomphante, montra son sac à sa maman :

— Tu as été correcte, Suzette ?

— Mais oui, maman.