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— Attention à vous ! chère Mademoiselle, notre Suzette va vous exposer ses théories.

— Cousine, reprit bravement la fillette, je ne trouve pas qu’il y ait lieu de plaisanter. Si j’ai dit que nos amis Marie et Paul étaient laids, c’est que je le pensais sincèrement. Vous voyez que ma franchise a été salutaire et qu’elle a fait réfléchir Mme Brabane… puisqu’elle s’occupe de Marie et de Paul pour les embellir.

— Elle n’a pas sa pareille ! cria Mlle Duboul, au comble de la joie.

Mais cette expansion déplaisait à Suzette cependant, elle ne la releva plus. Elle pensa simplement que sa cousine manquait de jugement.

M. Brabane s’en alla en lui exprimant encore toute sa gratitude.

— J’attendrai donc tes ordres pour la divulgation de tes hauts faits, conclut-il.

— Merci, Monsieur.

Quand M. Brabane fut parti, Mlle Duboul dit :

— Je ne sais pas comment tu vas t’y prendre pour rester modeste ?

— C’est bien simple, répartit Suzette, je ne le serai pas.

— À la bonne heure ! je suis prévenue.

— Pourquoi cacherais-je que je suis contente ? J’ai rendu un service, vous en paraissez enchantés, vous et M. Brabane. Je n’ai qu’à laisser ma joie se manifester aussi. Je ne suis pas modeste