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si on vous questionnait sur ce que je faisais quand vous êtes entrée ici, que répondriez-vous ?

— Que vous dormiez… et j’ajoute, que si c’est ainsi que vous gagnez votre argent, vous ne devez pas être fatigué à la fin de la journée.

— Quoi… qu’est-ce que vous dites ?

— Ne me faites pas répéter, je suis pressée.

— Et vous vous figurez que je vais vous introduire auprès de M. Brabane, alors que vous m’injuriez en me traitant de paresseux ! Je ne connais que ma consigne. Pas de convocation, pas de carte d’introduction, alors, pas de M. Brabane.

Et le Cerbère féroce poussa Suzette vers la sortie. Mais elle était agile. Elle exécuta un saut de côté et se rua sur une porte qui lui faisait face. Elle se trouva dans une seconde antichambre et avant que l’introducteur ait pu la rattraper, elle se précipita sur une autre entrée qu’elle ouvrit. Elle aperçut alors, au fond d’une grande pièce, M. Brabane assis devant un vastebureau et causant avec deux messieurs graves.

— Tiens ! c’est Suzette Lassonat ! comment es-tu venue t’égarer ici ? demanda-t-il en riant.

L’introducteur vaincu, referma doucement l’huis en constatant l’accueil familial fait à la jeune visiteuse.

— C’est pour une affaire sérieuse, précisa la fillette.

— Ah ! dit M. Brabane, sans se départir de son sourire.