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Suzette entra, derrière lui. Elle le suivit, alors qu’il montait deux étages rapidement. Il poussa la porte d’une salle, la referma sur Suzette et partit.

Celle-ci attendit, mais personne ne vint.

Au bout de quelques minutes, elle alla vers l’entrée et constata non sans stupeur que la porte était fermée à clef.

Intriguée, elle patienta encore, réfléchissant à son étrange situation. Elle en déduisit qu’on opérait sa maman et qu’il ne fallait pas qu’on la dérangeât. Elle finit par trouver tout naturel qu’on eût fermé la porte, car, sûrement, elle aurait couru au chevet de la chère malade.

Pleine d’inquiétude, elle pria pour que tout se passât bien.

Les minutes passèrent, les heures s’écoulèrent, et Suzette, dans les larmes et les sanglots se demandait ce qui se passait.

Elle pensait qu’on la punissait pour ses fautes, pour son audace, le trouble qu’elle causait.

Elle était dans un état de surexcitation affreuse, et sentait la faim qui creusait son estomac.

Elle se figurait que sa maman n’était plus et elle poussa des gémissements désespérés, mais rien ne faisait se rouvrir cette horrible porte.

Depuis longtemps, elle avait compris que la maison était inhabitée.

Peu à peu, Suzette se calma et réfléchit.