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avait arraché la lettre des mains de Suzette et lui lançait des regards menaçants.

Mais Suzette était une nature pleine de bravoure et elle riposta :

— Je sais que cette affaire est mauvaise.

— Ne nous occupons pas de cette enfant, Mademoiselle, et réglons quelques détails.

L’un des visiteurs parla :

— Je n’ai plus besoin de rester plus longuement, ayant une course pressée. J’ai l’honneur de vous saluer, Mademoiselle. Soyez assurée de notre reconnaissance, et bientôt nous aurons le plaisir de vous entendre nous assurer de la vôtre.

Il partit sans saluer Suzette.

Quelques minutes apres, le téléphone retentit. Mlle Duboul prit le récepteur, et durant qu’elle écoutait, elle poussait des exclamations apitoyées, mélangées à des mots, tels que : mais oui… tout de suite… je suis désolée… je souhaite que ce ne soit pas grave.

Quand elle eut quitté l’appareil, elle dit à Suzette :

— Ma petite fille, il faut que tu t’en ailles immédiatement. Ta maman est souffrante.

— Oh ! s’écria Suzette, alarmée.

— Ne t’affole pas… c’est sans gravité… elle a fait une chute, mais elle désire te voir.

Bouleversée, Suzette alla revêtir son manteau, mit son chapeau, empila des objets dans sa mallette et vint dire au revoir à sa tante.

— Dis à Claire de t’accompagner.