— Vous allez mieux, cousine ? demanda-t-elle doucement.
— Pas du tout.
— Eh bien ! moi, je crois que vous ne souffrez pas. Votre visage n’est pas altéré du tout et votre œil est vif. Auriez-vous par hasard, joué la comédie pour qu’on vous gâte ?
— Que dis-tu ?
— La vérité. Vous étiez vexée d’avoir perdu aux dames et vous avez voulu vous rendre intéressante.
— Tu oses !
— C’est très laid de tromper les gens. J’étais toute bouleversée de vous savoir malade, et ne savais comment vous soulager.
— Comment as-tu pu voir que je n’avais pas mal ?
— Je n’y aurais rien compris, si Virginie ne m’avait pas éclairée.
— Quoi ! elle a commis cette méchanceté ! sonne-la tout de suite ! je vais la renvoyer ! je vais les jeter tous les deux à la porte ! Ah ! ils disent que je ne souffre pas ! Ah !
Suzette considérait avec détresse le terrible résultat de sa franchise, mais elle était courageuse.
Virginie se présenta :
— Vous pouvez faire vos paquets, Virginie, s’écria Mlle Duboul, et vous en aller d’ici, en compagnie de Sosthène.
— Que dit Mademoiselle ? demanda la cuisinière stupéfaite.