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Le lendemain, Justine annonça à Mme Lassonat :

— La concierge n’est plus du tout de mauvaise humeur… Je lui ai assuré que M’sieu Bob m’avait souvent dit que les grosses femmes étaient plus belles que les maigres. Mais, n’est-ce pas, on a du mal à croire qu’un jeune garçon ne se moque pas. Enfin, je peux rassurer Madame, il n’y aura pas d’appartement à chercher.

Mme Lassonat respira.

Des jours assez calmes suivirent. Bob ne mentait plus et Suzette cessait quelque peu d’accabler les uns et les autres de leurs vérités.

L’heureuse mère se félicitait de voir son intérieur revenu à l’harmonie.

M. Lassonat dit un soir :

— J’ai reçu un coup de téléphone de ma cousine Bertille. Elle demande avec instance que Suzette aille passer une quinzaine de jours près d’elle. Il paraît qu’elle est prise de douleurs, qu’elle ne peut se mouvoir et il lui serait agréable d’avoir une enfant autour d’elle.

Mme Lassonat se récria.

Elle savait que Mlle Bertille Duboul n’était point d’une sécurité absolue au point de vue caractère. C’était une personne assez fantasque, mais on l’excusait à cause de son âge : elle avait soixante-dix ans. Beaucoup de choses lui étaient aussi pardonnées parce qu’elle était bonne et riche et qu’elle employait sa