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— Voici papa qui rentre, annonça Suzette.

— Tant mieux ! je serai soutenue, parce qu’en ce moment-ci, je ne sais plus où j’en suis.

M. Lassonat entra et remarqua tout de suite qu’un vent de tempête courait sur les fronts.

Sa femme ne lui laissa pas le temps d’une question. Sans préambule, elle lui narra les singuliers incidents que Bob avait provoqués.

Le père regarda son fils, sans comprendre. Ce dernier paraissait indifférent.

— Voudrais-tu me dire ce que signifie ta conduite.

— Mais oui, papa, elle est simple… Suzette ne veut pas mentir, et cela ne lui réussit pas, alors j’ai voulu mentir pour savoir si cela irait mieux.

Les parents restèrent un moment sans voix.

Suzette, elle-même, qui d’habitude se montrait assez blasée, ne put retenir une exclamation.

M. Lassonat se reprit le premier et il s’écria :

— C’est du joli ! tu vas être sévèrement puni, mon garçon !

Bob entendit cette phrase sans sourciller.

— Ainsi, s’écria sa mère, tu as menti en disant que tu n’étais pas allé en avion ?

— Oui, maman… c’était si drôle de te voir entre ces deux réponses.

— Oh ! c’est un comble ! Je suis ahurie. Je ne savais que croire, expliqua-t-elle à son mari. J’étais perplexe entre l’assurance de Bob qui ne mentait pas jusqu’alors, et celle de Suzette qui dit la vérité.