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Bob donnait ses raisons avec abondance quand on sonna à l’entrée. Sidonie introduisit quelques instants après, M. le professeur de violon dans le salon où Mme Lassonat le rejoignit en hâte.

Elle pensait : Ce cher monsieur vient me faire des excuses parce qu’il n’a pas pu donner de leçon à Bob.

— Je vous présente mes hommages, Madame.

— Bonjour, Monsieur.

— Je viens vous entretenir d’un sujet assez délicat… votre fils, jusqu’alors, ne m’avait montré que politesse et respect. Cet après-midi, son attitude a été si singulière que je crois devoir vous en prévenir.

— Mon Dieu, que s’est-il passé ? murmura Mme Lassonat inquiète.

— Oh ! rien de grave. Vous avez constaté Madame, que je n’ai plus guère de cheveux. J’apparais à mes contemporains avec un crâne dénudé que chacun a respecté jusqu’à présent. Cependant, le jeune Bob, dans une insolence qui ne lui est pas coutumière, m’a dit textuellement : Votre crâne luit comme un satin… on dirait un morceau de la robe de mariée de maman.

— Ciel ! interrompit Mme Lassonat cramoisie.

— Je vous vois consternée, Madame, et je ne l’étais pas moins. J’ai pensé d’abord que votre fils avait un coup de soleil, ces rayons printaniers étant traîtres mais, raisonnant avec lui, j’ai vu qu’il jouissait de son bon sens, si