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CHAPITRE III


— Madame… c’est aujourd’hui que Madame me conduit à la basilique de Fourvière ?

— Oui, Prudence…

— Dimanche dernier, notre voyage a été raté ; mais si je disais à Madame que cela ne m’a pas peinée, elle sera peut-être étonnée ?

— Oui, parce que vous aviez une mine bien peu avenante.

— Je ne dis pas non… mais je suis à ressort… je reste aplatie pendant un moment, puis je rebondis. Ça m’a donné un coup, dimanche, quand Madame m’a dit qu’on n’irait pas, et puis, après, j’ai pensé que du moment qu’on n’a pas fait une chose, elle est à faire… Quand c’est une course qui vous plaît, c’est donc une joie remise, une joie à prendre.

— C’est de la belle philosophie.

— Je ne connais pas ce nom ; mais je sais ce que je veux dire… Ainsi, je me réjouis d’aller à cette cathédrale.

— Ce n’est pas une cathédrale, je vous l’ai déjà dit, expliqué, mais une basilique. La cathédrale de Lyon, c’est Saint-Jean. Elle est très vieille ; on l’a commencée il y a près de huit siècles. Il y a une belle horloge avec des personnages articulés et un gros bourdon qui pèse plus de 8 000 kilos.

— Oh ! là ! là ! il est bien accroché ?

— Je l’espère !

— Où est-elle cette belle cathédrale ?