CHAPITRE X
Elle fut reçue par Eudoxie.
— Alors… ça n’allait donc plus cette campagne ? Madame m’a annoncé que vous rentriez plus tôt que vous ne pensiez…
— Ah ! ne m’en parlez pas ! J’ dormais moins qu’ici… Les coqs hurlent comme des perdus, dès l’aube, et les chiens en ont après tout ce qui passe, c’est pas tolérable ! Où est Madame ?
— Pour l’heure, elle est sortie ; mais ne sera pas longtemps… Votre amie va bien ?
— Oui, et sa sœur aussi… Ce sont deux gaillardes pour les arrangements de leur maison… Justine n’a pas froid aux yeux, mais elle fait bien la cuisine…
— Ça ne se voit pas sur vot’ figure ! Vous avez pâli et minci…
— C’est le sommeil qui manque… Je m’ai dit : « Ma fille, huit jours de ce régime et tu ne pourras plus reprendre ton service… » Je n’ai fait ni une ni deux, et je suis revenue…
— Vous auriez pu vous habituer… Moi, je me serais pas souciée des animaux qui piaillent… Goûter à de bons dîners que je n’aurais pas fabriqués, c’est mon rêve…
— Oui… oui… Eudoxie… Je vais dans ma chambre pour enlever mes frusques de ville… À tout à l’heure !
Eudoxie, tout en surveillant ses casseroles, se dit :