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prudence rocaleux

trois jours absent, y crient au secours… En v’là des manières !

— Vous n’avez qu’à envoyer un télégramme pour dire que vous êtes malade, suggéra Justine.

Prudence regarda Julie en disant :

— Qu’en dites-vous ?

— Si on savait pourquoi qu’y vous rappellent… Mais voilà, on ne sait pas… Ça peut être sérieux, comme ça peut être rien du tout…

— C’est vrai, tout dépend des patrons, renchérit Justine, mais c’est sûr, qu’y peuvent jamais vous lâcher, si ce n’est pour vous ficher à la rue… C’est pourquoi je n’ai jamais voulu servir chez les autres… J’aime ma liberté… Que décidez-vous pour lors ?

— Je crois que mon intérêt est d’obéir… Vous me faites peur en me disant qu’y peuvent vous jeter dehors sous prétexte de désobéissance… Ma patronne est bonne, en retrouver une pareille, c’est hasardeux ! J’ crois qu’il faut que je m’exécute et c’est rageant… Enfin, on peut se retrouver… Dans tous les cas, je vous remercie… Vous m’avez bien traitée… Cela a été bien agréable pour moi…

— De même pour nous… et c’est dommage que ce soit coupé si raide… dit Justine.

— Au printemps, notre revoir refleurira… murmura Julie.

— Vous avez raison… Quand est-ce qu’il y a le car pour le départ ?

— Dans l’après-midi, vers les 17 heures.

Prudence se prépara et, à l’heure indiquée, elle fut à la station du car, entre les deux jumelles. Les adieux furent cordiaux avec des promesses de revoir.

Arrivée à Lyon, elle prit la direction de la maison de ses maîtres avec entrain.