Page:Fiel - Prudence Rocaleux, 1945.pdf/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.
182
prudence rocaleux

mais pour les bonnes choses… M’sieu Jacques sera heureux et vous aussi, Madame… Rien de doucereux, mais tout net… Elle ne prendra pas de chemins tortueux pour vous demander quelque chose ; non, elle vous le dira simplement.

— Vous êtes étonnante, Prudence !

— Non, Madame… J’ai observé les gens, mais, je vous le répète, il faut voir les personnes au repos, avec tous leurs nerfs relâchés, tombants, si je peux dire…

— Je vous comprends très bien…

— Il faut que Madame me pardonne si je lui ai mal parlé de cette demoiselle, quand je l’ai reconnue, mais j’ai à cœur le bonheur de M’sieu Jacques… J’avais grand’peur que sa fiancée soit une de ces petites trompeuses qui ont des minois d’ange et des âmes de démon…

— C’est fini cela, ma bonne… Ce que vous m’avez appris de charmant rachète simplement les six assiettes cassées.

— Cette casse prouvera à Madame toute ma vraie sincérité…

— Je n’en ai jamais douté et je vous en remercie.

Mme Dilaret sortit de la cuisine. Prudence et Eudoxie restèrent tête à tête.

— Je ne sais pas où vous allez chercher tout ce que vous avez dit à Madame… C’est aussi pire qu’une voyante…

— Ça, c’est un instinct que j’ai, comme celui d’être une artiste… Je ne me rends pas compte… C’est comme un coup de vent…

— En quoi donc que vous êtes artiste ?

— Ça va peut-être vous étonner ?

— Dites toujours…

— Artiste de cinéma.

— Non ?