— Vous ne partirez pas sans boire un verre ! du rouge… du blanc ?
— C’est pas de refus ! les bonnes nouvelles donnent soif… du blanc, si ça ne vous gêne pas…
— Pensez-vous !
— Alors, à vot’ santé, et quand il vous arrivera une affaire extraordinaire dans la rue, pensez aux artistes de cinéma !
— Ah ! pour sûr !
L’agent vida son verre comme un brave et s’en alla en disant :
— Au revoir et à vot’ service, si vous avez besoin d’un renseignement…
— Ben oui, justement !… Dites donc, entre nous, où qu’il niche l’assassin de M. Rembrecomme ?
— Un assassin ? c’est pas ma partie… Je m’en occupe parfois quand y sont retrouvés…
— Ah !
— Au revoir !… craignez pas de me déranger… je m’appelle Parate…
— Parate ! s’écria Prudence en le retenant… J’connais Mam’zelle Parate, vu que c’est elle qui m’a appris la résignation… J’vas vous verser encore un verre…
— C’est pas de refus encore, pour ma tante, une bien brave femme… Elle vit avec les anges… C’est pas à elle qu’il faudrait dire du mal du paradis… Elle nous y prépare une place… Ah ! vous connaissez ma tante… c’est un bon point pour vous…
— C’est une amie… Elle m’a invitée à aller chez elle, et j’irai dans quéque temps, quand je reviendrai de voyage… Je pars demain…
— Eh ben ! bon voyage et au plaisir de vous revoir !…
Cette fois, l’agent franchit le seuil de la cuisine, laissant Prudence épanouie comme un soleil.